À l’occasion de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (#SEEPH), un dossier du Monde vient rappeler que la situation professionnelle des personnes en situation de handicap reste préoccupante en France, malgré une dynamique à l’œuvre. Quelques extraits de l’interview de Fabienne Jégu, conseillère experte Handicap auprès de la Défenseure des droits :
> « Depuis bientôt cinq ans, le handicap est le premier motif de saisine de la Défenseure des droits en matière de discrimination, et l’emploi le premier domaine dans lequel s’exercent ces discriminations. »
> « Le fait d’être en situation de handicap ou de souffrir de maladies chroniques multiplie par trois le risque de discrimination au travail. »
> « Les textes relatifs à l’accessibilité des locaux de travail ne sont toujours pas publiés. La majorité des établissements recevant du public ne sont toujours pas accessibles, et les sanctions en cas de non-respect des obligations ne sont que peu ou pas mises en œuvre. »
> « Les objectifs et échéances fixés par les lois successives ne sont pas respectés. Pire, la France continue aujourd’hui de construire et de produire des biens et services inaccessibles, mettant ainsi en péril l’égal accès aux droits fondamentaux des personnes handicapées. »
> « L’absence de données homogènes et fiables sur le handicap au niveau national est patente. C’est regrettable : comment bien piloter ce que l’on ne mesure pas ou très mal ? »
> « Le Comité des Nations unies reproche à la France d’avoir une approche trop médicale du handicap et pas assez centrée sur les droits de l’Homme » (le handicap est défini administrativement en France comme limité aux déficiences et incapacités inhérentes à la seule personne ; pour les Nations unies, il faut agir aussi sur l’environnement de la dite personne pour garantir l’ensemble de ses libertés fondamentales).